1er MAI 2021

, par udfo34

Il n’a jamais été question que l’Union Départementale Force Ouvrière de l’Hérault se dérobe à cette journée de mobilisation internationale des travailleurs. La pandémie ne doit pas être un frein aux revendications.

Cette journée nous vient de 1889, lorsque la IIème Internationale socialiste, réunie à Paris, décida de faire de l’anniversaire du 1er mai 1886 et des manifestations qui ont suivi à Chicago, sur la place de Haymarket, une journée internationale de revendications et de grève pour la journée de 8 heures.

Aujourd’hui, toujours, le 1er mai demeure un symbole de l’engagement syndical : celui de la solidarité ouvrière, du refus de l’exploitation, de l’aspiration à l’émancipation individuelle et collective, de l’action collective et de l’internationalisme. Cette année particulière doit rendre hommage à la mémoire des cent onze mille victimes de la Commune de Paris, férocement réprimée par le gouvernement d’Adolphe Thiers. Les derniers combats de la Commune se sont déroulés il y a 150 ans, après soixante-douze jours d’une expérience révolutionnaire sans précédent, autour et au cœur du cimetière du Père-Lachaise. Près de 200 fédérés y ont été fusillés dos au mur. Pour nous, syndicalistes, parmi les grandes dates du mouvement ouvrier, la Commune de Paris tient une place particulière. Dernière révolution du XIXe siècle, c’est aussi la première tentative de prise en main de leur destin par les ouvriers. Les Communards, à 80 % ouvriers et artisans, avaient développé un programme socialiste et fédéraliste. Derrière le drapeau rouge, ils voulaient réorganiser l’économie au profit des travailleurs. Ils avaient instauré l’éducation gratuite, obligatoire et laïque. La Commune a voulu être un gouvernement des travailleurs. Les décisions d’ordre économique et social qu’ils firent prendre préfiguraient la législation de protection du travail, la Sécurité Sociale, le système de garantie chômage et le salaire minimum légal. La pandémie est mondiale, ses conséquences sont massives. L’OIT estime qu’en 2020, 114 millions d’emplois ont été détruits, et les femmes et les jeunes travailleurs ont été plus touchés. Sur l’Hérault nous avons une pensée pour nos camarades de Schneider Electric Lattes, pour nos camarades de Kalhyge qui ont eu l’annonce de fermeture de site. Nous n’avons eu de cesse de mettre en garde contre l’absence de conditions et contrôles en contrepartie des aides publiques dont ont bénéficié et bénéficient les entreprises, dont certaines n’hésitent pas à annoncer – dans le contexte actuel – des restructurations et des délocalisations d’activités qui se traduisent par des suppressions d’emplois, n’ayant d’autres justifications que l’amélioration de la rentabilité en faveur des actionnaires.

Après désormais plus d’une année de pandémie et malgré les nombreuses restrictions sanitaires qui affectent durement l’activité en général, et portent atteinte de fait à l’action syndicale. Nous avions placé le 1er mai, l’année dernière, sous la revendication de faire de la santé au travail un droit fondamental au niveau international. Cette revendication demeure plus que jamais d’actualité. Elle appuie celle de doter les services de santé, l’hôpital bien sûr, comme tous les établissements associés, les EHPAD notamment, des moyens, lits, médicaments et matériels et des effectifs indispensables pour répondre aux besoins de la population. FO l’affirme et le revendique : il s’agit de rompre avec les politiques de rigueur qui réduisent le service public à une dépense. Cela vaut pour l’ensemble des services publics et de la fonction publique. La confédération apporte son soutien à ses syndicats mobilisés contre les fermetures de services et les suppressions d’emplois à l’hôpital et dans les différents ministères confrontés à des restructurations, contre les fermetures de classes dans l’éducation nationale. Aux côtés de ses fédérations et syndicats mobilisés pour l’extension du Ségur aux salariés du secteur social et médico-social, la confédération FO, avec ses Unions départementales, Fédérations et syndicats, est aux côtés des salariés des entreprises, grandes ou petites, pour la défense des emplois et des salaires. Le 11 mai nous serons encore dans la rue pour revendiquer de nouveaux droits pour les agents des services de réanimation.

FO appelle à ce qu’il soit mis fin à la spéculation boursière qui se nourrit de la captation des richesses produites par l’activité économique, qui profite des contraintes sur les salaires et des politiques de rigueur affectant le service public et la protection sociale collective. La meilleure des réponses passe par la revendication et l’obtention de l’augmentation générale des salaires. FO réaffirme sa revendication d’un SMIC porté à 1 450 € net, soit 80 % du salaire médian, et l’instauration d’un salaire minimum comparable dans les pays européens. La Confédération FO alerte à l’occasion de ce 1er mai et met en garde contre le retour des mêmes politiques de rigueur et d’austérité : elle ne laissera pas le « quoiqu’il en coûte » se transformer en « quoiqu’il en coûte aux travailleurs ». Ce n’est pas aux travailleurs, aux services publics, à la protection sociale de supporter le coût de la crise sanitaire et économique. Alors que le chômage atteint des niveaux records, FO dénonce à nouveau l’obstination du gouvernement à imposer sa réforme de l’Assurance chômage, dont l’unique objectif est de réaliser des économies sur les droits des demandeurs d’emplois. Elle en demande l’abandon et confirme l’intention de FO d’engager une requête en annulation et un recours en référé- suspension devant le Conseil d’État. Réaffirmant son opposition à une étatisation totale de la protection sociale, qui conduirait à un système d’assistance publique a minima, FO demeure déterminée à empêcher le retour du système universel de retraite par points, et dénonce, dans l’immédiat, les velléités d’intégrer au projet de loi de finances de la sécurité sociale, la part de budget de l’État consacrée à l’Agirc-Arrco et à l’Unedic. Aujourd’hui plus que jamais nous devons porter nos revendications car elles sont justes. Vive l’union départementale Force Ouvrière de l’Hérault, Vive la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière.

Gilbert FOUILHE, Secrétaire Général de l’UDFO34